Au Venezuela, il ne fait pas bon se réclamer de Chavez et critiquer le pouvoir

Paru le 6 Décembre 2015
dans Mediapart https://www.mediapart.fr/journ...
Localisation : Amérique du sud

Depuis que Nicolas Maduro a été élu président, de nombreux cadres ont pris leurs distances avec une révolution bolivarienne qui, tout au long de son histoire, a connu des défections. Le succès politique de ces anciens chavistes est jusqu'à maintenant minime, tant la polarisation entre pouvoir et opposition est forte. Les élections du 6 décembre devraient le confirmer.
De notre envoyé spécial à Caracas (Venezuela). - Un nom, un prénom tagués en rouge sur la paroi d'un immeuble, puis la sentence : « Traître ! » Dans les rues de Caracas, quelques graffitis vengeurs rappellent aux passants l'abandon du camp chaviste par une personnalité ou un inconnu. « Traître », l'insulte revient pour désigner celui qui ose critiquer le régime, un « traître », aussi, pour d'autres, le président Nicolas Maduro, qui ne respecterait pas l'héritage d'Hugo Chavez.
La crise durable qui s'est installée dans le pays (85 à 200 % d'inflation à la fin de l'année) altère la motivation des sympathisants chavistes. C'est du moins ce qu'espère l'opposition, donnée gagnante dans la plupart des sondages pour les élections législatives de ce dimanche 6 décembre. Dans les barrios, les quartiers populaires, principal soutien à la révolution bolivarienne, il est bien plus aisé de parler d'Hugo Chavez que de son successeur critiqué. Ces personnes qui doutent du président actuel sont facilement surnommés les « chavistes non maduristes » par la presse locale.