Au Venezuela, le président Maduro renforce encore son pouvoir
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Aujourd'hui, sans l'ombre d'un doute, nous avons obtenu une grande victoire : le peuple du Venezuela a dit au monde que la révolution bolivarienne continue avec plus de force que jamais », déclarait dimanche soir, Nicolas Maduro depuis le palais présidentiel de Miraflores. Si le président socialiste voulait « peindre en rouge » la carte du Venezuela, ce n'est pas tout à fait le cas. Mais l'opposition a raté son pari de faire de ces élections municipales un vote de défiance envers celui qui a succédé en avril à Hugo Chavez.
Selon les derniers résultats disponibles, le PSUV (Parti socialiste unifié du Venezuela) a remporté dimanche 263 des 336 municipalités. Quatre millions et demi de Vénézuéliens ont donc voté pour le parti du gouvernement (39,34 % – les résultats sont ici). L'opposition menée par la MUD (la coalition Table de l'union démocratique) arrive en tête dans 73 municipalités, avec 34,12 % des voix. C'est une progression par rapport à 2008, où elle n'avait conquis que 46 villes. Une majorité des capitales régionales sont acquises au PSUV mais la MUD conserve quelques vitrines : le grand Caracas, Maracaibo, la capitale du riche État de Zulia, chasse gardée de l'opposition, ou plus symboliquement Barinas, capitale de l'État natal d'Hugo Chavez.
Mais Nicolas Maduro, dauphin d'Hugo Chavez, revient de loin. Il a su retourner une situation économique désastreuse en sa faveur. Dans un pays vivant de la rente pétrolière (notre précédent article ici) et qui importe la plupart des biens consommés, l'inflation est de 54,3 % sur un an, selon la Banque centrale vénézuélienne. De nombreux produits comme le lait, le papier hygiénique ou la farine de maïs sont encore difficiles à trouver.
Nicolas Maduro a réagi avec fermeté : le 19 novembre, l'Assemblée nationale lui a donné le pouvoir de légiférer par décrets afin de s'attaquer aux difficultés économiques et lutter contre la corruption. Avant lui, Hugo Chavez avait utilisé ces pouvoirs d'exception à quatre reprises. L'obligation faite aux vendeurs d'électroménager de baisser leurs prix et de consentir à des rabais de 50 % à 60 % a été élargie à d'autres secteurs comme l'automobile ou encore le textile.
Le militant socialiste Reinaldo Mijares Mudanza dit avoir été conquis par ce coup politique : « Hugo Chavez avait du charisme, Nicolas Maduro a démontré sa force. Jamais nous n'avions vu une telle baisse des prix », raconte-t-il. L'historienne Margarita Lopez Maya acquiesce : les dernières mesures économiques « ont fait gagner des points à Maduro ». Mis en confiance, le président a annoncé dimanche qu'il allait s'attaquer cette semaine au logement et à de nouveaux produits alimentaires.
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