Entretien: Yoaní Sánchez: le régime cubain a une peur panique d'Internet
Se connecter à Internet à Cuba relève de l'exploit. Ou du sacrifice financier. Une connexion publique, uniquement possible dans les hôtels, coûte entre 4 et 7 euros de l'heure. Et il faut s'armer de patience car le haut débit n'existe pas. Cuba est un pays où le doux bruit du modem 56K résonne encore. Longtemps, les autorités cubaines ont justifié le piètre état du réseau par l'embargo américain. Ne pouvant se connecter aux câbles sous-marins qui passent pourtant à quelques kilomètres des côtes cubaines, l'île accède à Internet en passant par le satellite. Ce qui limite considérablement la bande passante: elle est rare et chèr.De notre envoyé spécial à Cuba, Raphaël Morán.
De notre envoyé spécial à Cuba, Raphaël Morán.
Mais, dès son arrivée au pouvoir, Barack Obama a autorisé les entreprises américaines de télécommunications à négocier avec le gouvernement castriste. L'argument de l'asphyxie impérialiste ne tient donc plus. Les autorités cubaines ont finalement accepté de se relier à la Toile par un câble tiré depuis le Venezuela. Il entrera en fonction au mois de juillet.
Pour autant, le gouvernement est-il prêt à ouvrir les vannes d'Internet? Rien n'est moins sûr lorsque l'on sait que de nombreux sites Internet comme ceux de Reporters sans frontières ou d'Amnesty international sont censurés à Cuba. Par ailleurs, seuls les étrangers résidents, les employés de certaines institutions d'État, les médecins, les intellectuels, ont accès à Internet dans le cadre de leur profession.