Au Venezuela, l’heure de l’affrontement

Paru le 29 Octobre 2016
dans Le Courrier de Genève http://www.lecourrier.ch/14369...
Localisation : Amérique du sud

Face à un gouvernement autoritaire, l’opposition répond par des actions qui évoquent le coup d’Etat contre Hugo Chavez en 2002. Elle appelle à la grève générale ce vendredi.
«Miraflores!», «Miraflores!», «Miraflores!». La foule compacte réunie ce 26 octobre sur l’autoroute qui traverse la capitale Caracas appelle les dirigeants de l’opposition au gouvernement socialiste à prendre le palais présidentiel.
D’un pont qui surplombe le rassemblement, un homme, le drapeau vénézuélien à la main, soupire: «Nous savons ce que ça avait donné en 2002. Nous, l’opposition, l’avons payé cher. Nous avons sacrifié nos hommes politiques. Aller à Miraflores nous coûtera du sang.» Damian, ingénieur, participe à la «prise du Venezuela» («toma de Venezuela»), comme elle a été surnommée par les adversaires des chavistes pour pousser le gouvernement à organiser de nouvelles élections. Il voit dans l’alternance une solution à la crise qui affecte profondément le pays. Le FMI prévoit 475% d’inflation en 2016; des biens de bases, allant du savon au lait, sont absents des rayons des magasins. Plusieurs centaines de milliers de Vénézuéliens ont défilé dans les rues des grandes villes.