Thaïlande-Le Triangle dort
Hier synonyme de trafic d’opium, le Triangle d’or reste une région à part, façonnée par la rencontre de trois pays dont le Mékong marque les frontières.
Et au milieu coule le Mékong. Placide, indifférent. Trace son sillon entre les montagnes dégueulant de verdure. Caresse les berges engourdies dans la touffeur tropicale. Borde les temples bouddhistes, juchés sur les hauteurs comme pour mieux marquer le paysage. Lèche les villages paisibles aux maisons basses, les villes brouillonnes où s’amarrent les barges chargées de marchandises. De part et d’autre, trois pays se regardent, se rencontrent, s’affrontent parfois. Comme si le fleuve était la cause. Comme si c’était l’eau, et non l’Histoire, qui avait dessiné là une frontière. Trois frontières plutôt, entre Thaïlande, Laos et Myanmar (ex Birmanie). Peut-être même quatre, tant la Chine est proche. Des frontières qui, comme partout, n’en sont pas. N’en déplaise aux check points, aux visas, aux uniformes, aux classifications entre nationaux et étrangers, légaux et clandestins. Á trop vouloir entraver, définir des bords, des dedans et des dehors, plutôt que de séparer, la frontière crée un nouvel espace. En forme de triangle.
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