Venezuela: face au cauchemar économique, le pouvoir gagne du temps
Le Venezuela s'approche toujours plus du crash économique et les pilotes s'entredéchirent. Les deux adversaires, le gouvernement chaviste et le Parlement, dirigé par l'opposition, comptent bien amener les Vénézuéliens à les soutenir dans la rue. Les députés cherchent à lancer au plus tôt un référendum révocatoire, le gouvernement freine le processus.
Tous les ingrédients sont réunis pour porter la tension à son paroxysme. Alors que le Venezuela traverse une crise économique cauchemardesque, l'opposition appelle à manifester mercredi 18 mai pour dénoncer les lenteurs du Conseil national électoral (CNE) à lancer le processus de référendum révocatoire contre le président socialiste Nicolás Maduro. En réponse, le même jour, les chavistes soutiendront la mission Logement, un vaste programme de constructions de maisons et appartements sociaux.
Le référendum révocatoire est la nouvelle scène de la bataille entre les deux ennemis. L'opposition avance résolument vers le but qu'elle s'était donné après avoir massivement remporté les élections législatives, le 6 décembre 2015 : écourter le mandat de Nicolas Maduro. Lundi 2 mai, en à peine deux jours, les adversaires du gouvernement chaviste ont annoncé avoir réuni 1,85 million de signatures, bien au-delà des 195 721 (1 % de l'électorat) requis pour « solliciter » le référendum. Promoteur de cette stratégie, le candidat malheureux contre Hugo Chavez en 2012 et Nicolás Maduro en 2013, Henrique Capriles, en sort grandi alors que son influence au sein de la coalition de l'opposition, la MUD (Table de l'Unité démocratique), était en perte de vitesse en ce début d'année.